Le 1er officier français mort au combat / 6 août 1914

Bonjour à tous, Paul Emile Armand Constant Fidèle Honoré est né le 13 juillet 1891 à Roubaix dans le Nord. Avant la guerre, il vit avec ses parents au 3 rue de Naples à Paris dans le 8e arrondissement. Licencié en droit, Honoré se destine au barreau lorsqu’il est appelé pour accomplir son service militaire en 1912. Après avoir servi comme soldat, il décide de suivre le cours spécial des élèves officiers de réserve d’octobre 1913 à mars 1914. Au terme de cette formation, il obtient un commandement au 26e Bataillon de Chasseurs à Pied en qualité de sous-lieutenant. Le 26e B.C.P. en garnison au quartier Duroc à Pont-à-Mousson en Meurthe-et-Moselle, appartient aux troupes de couverture. Dés la déclaration de la guerre, les environs sont défendus par les troupes de la garnison et des postes sont répartis le long de la frontière. Plusieurs escarmouches ont déjà opposé soldats allemands et français. Le sous-lieutenant Honoré est détaché comme chef de l’un de ces petits postes, quand il est frappé d’une balle à la tête au signal de Lesmenil le 6 août 1914 à 0h40. Certains historiens avance la thèse d’un tir ami. Il repose au cimetière civil de Pont-à-Mousson. Une plaque à son honneur se trouve dans l’église Saint-Augustin à Paris. Aucune photo n’est connu de cette officier, qui sait un jour, un collectionneur sortira un album ou une photo ? Si la tombe est bien entretenue et fleuri, aucune plaque ou monument lui rends hommage. Pourtant il existe une aire se repos sur la nationale et une sur l’autoroute qui pourrait accueillir un panneau ou un monument. Cordialement. Davmax

Bonjour,

Merci pour cet émouvant partage.

Cordialement

Merci David
J'en profite pour parler d'une autre tombe dans le même cimetière civil de Pont à Mousson (et non la nécropole de Montauville, car les morts des premiers jours de la guerre se comptèrent sur le bout des doigts) Tout de suite au premier rang à gauche en entrant dans ce même cimetière : On trouve la tombe du "vrai" premier (selon certains) "troupier" mort à Vittonville 54 (à côté de Lesménils) le 4 Août 14 soit deux jours avant l'officier Honoré.  
Fortuné Emile Pouget, né le 2 mai 1893 à Paris, trompette du 1er escadron  au 12° Chasseur à cheval de Pont à Mousson, est le premier soldat français tué lors de la Grande Guerre. En effet, le 2 Août, à Joncherey 90,   le caporal Jules André Peugeot, enrolé au 44RI, tombe sous la balle du Lieutenant prussien Meyer.
Jules tombe donc deux jours avant l'infortuné... Fortuné  Mais il va être disqualifié par le "chrono" réglementaire.  
En effet, Jules Peugeot tombe 2 jours avant Fortuné Pouget, mais... 1 jours avant la déclaration de guerre... 1 jour trop tôt, pour être au top.  
Une littérature existe sur l'aspect "concurrentiel" de ces 2 évènements, en voici une synthèse :
http://www.blamont.info/textes683.html
Et en voici une autre :
https://www.amicale-cp.com/cpima/images/pdf/mensonges.pdf




Au cimetière civil de Pont-à-Mousson, sont donc allongés à une dizaine de mètres, l'un de l'autre, le premier soldat et le premier officier français tués à l'ennemi lors du conflit de la Grande Guerre 14-18. Dans les 3 cas, on est sur des escarmouches de "garde-frontière".

Bonjour David et Thierry,

Merci beaucoup pour le partage de ce pan de Notre Histoire que j'ignorais et qui permet de ne pas oublier ces Gars.

Excellente journée à vous.
Jean-Luc

Bonjour Clovis57,

Je connais l'histoire de Fortuné Emile Pouget que les "historiens locaux " ont fait passé pour le 1er tué. J'en ai déjà parlé plusieurs fois et je vais revenir dessus.
- Jules André Peugeot est le 1er mort, car mort le 2/8/1914 : dire que Peugeot n'est pas le 1er tué, c'est comme dire que les américains mort à Pearl Harbor le 7 décembre, ne sont pas les premiers morts car il n'y a pas eu encore de signature de déclaration de guerre, tout comme les polonais du 1er septembre 1939 qui n'ont pas eu de déclaration.... bref du n'importe quoi

- Ensuite avant que Pouget ne meurt, il y en a eu d'autre, pour information est déjà répété plusieurs fois sur ce forum :
Le SMS Breslau bombarde le 4/8/1914 à 4h08 (5h08 pour la France) la ville de Bône (Annaba), premier coup de canon allemand de la guerre, première victime civile, un agent des Ponts et Chaussées, André Gaglione est tué par un obus. J'avais retrouvé sa tombe en 2014 au cimetière d'Annaba. Mais il semblerait qu'une voiture qui est parti affiché l'ordre de mobilisation le 2/8/1914 est fauché un civile en France, donc ca serait lui la première victime civile.
- Ensuite le SMS Goeben bombarde Philippeville (Skikda) à 4h12 (5h12 pour la France), un obus tombe dans un hangar où sont tués de nombreux soldats du 3e Zouaves :
- Chenu Pierre Laurent soldat de 2ème classe au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 12 309 décédé le 4 août 1914 « tué au bombardement». (Extrait du registre des décès adressé à Trappes, Seine et Oise, le 22 août 1914).
- Gilli Louis Alexandre sergent au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 621 « tué au bombardement». (Extrait du registre des décès adressé à Laverdurie (Constantine Algérie), le 22 août 1914).
- Barreyre Roger Joseph Jean sergent au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 04 549 décédé le 5 août 1914 des suites de ses blessures. (Constantine Algérie)
- Bastien André soldat de 2ème classe au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 10 115 décédé le 4 août 1914 des suites de ses blessures. (Nevers)
- Benichou Mimoun soldat de 2ème classe au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 1 521 décédé le 4 août 1914 des suites de ses blessures. (Oran)
- Bouvin Gaston soldat de 2ème classe au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 13 175 décédé le 4 août 1914 des suites de ses blessures. (Extrait du registre des décès adressé au Maire de Roubaix le 22 août 1914).
- Buchlin Adrien Ernest Théodore sergent au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° L. 149 décédé le 4 août 1914 des suites de ses blessures. (Extrait du registre des décès adressé à Alger le 22 août 1914).
- Dumas Victor Auguste soldat de 1ière classe au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 8 690 décédé le 4 août 1914 à l’hôpital de Philippeville des suites de ses blessures. (Rhône)
- Magnot Dominique sergent au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 2 102 décédé le 21 août 1914 des suites de ses blessures. (Extrait de l’acte de décès transmis à Berrouagha (Algérie) le 21 août 1914.
- Paris Albert sergent-major au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 3 080 décédé le 28 juillet 1914 des suites de ses blessures (Bourges).
- Ramboz Gaston Jules adjudant au 3° régiment de marche de Zouaves Matricule n° 56 décédé le 4 août 1914 des suites de ses blessures (Lons-le-Saunier).

Parmi figure l'adjudant Ramboz qui est le premier sous officier mort pour la France. Tous ces soldats reposent au cimetiére du Petit Lac à Oran.
Entre un obus tue 3 civiles.
Dans la liste des tués de Philippeville, on compte le premier juif et le premier musulman mort pour la France.

A noter que Edmond Berger meurt noyé le 3 aout 1914, lors d'une reconnaissance, il est tombé de son vélo dans l'eau.... et si je me trompe pas il y a aussi un garde forestier qui est tué dans la nuit du 3 ou 4/08.

Fortuné Emile Pouget fait partie des premiers morts pour la France mais pas le premier.

Voila donc il faut prendre le temps de rechercher et d'étudier, il y a beaucoup d'outils qui sont à disposition pour les recherches.
Si on écoute n'importe qui, la bataille de Verdun commence le 25 février et le débarquement a lieu le 7 juin 1944...
Cordialement
Davmax

Salut David,
eh oui, batailles d'historien, avec des choix locaux favorisés par le chauvinisme "de proximité".

DAVMAX a écrit:

Le SMS Breslau bombarde le 4/8/1914 à 4h08 (5h08 pour la France)

Salut,

Sans vouloir trop m´imposer dans le coeur de cette discussion auquel je ne pourrai rien apporter, je peux par contre affirmer, sans avoir peur de me tromper et suite à de très nombreuse lectures d´historiques de régiments allemands, que c´est le contraire...Les Allemands avaient une heure d´avance sur les Francais. Donc par exemple, si 12:00 en France, 13:00 en Allemagne.

Bonjour, oui Rheinbaben tu as raison, j’ai inversé ! Beaucoup oublie qu’il y avait un décalage horaire. Cordialement. Davmax

Pas de bol pour les français :
---Une heure de retard pour l'attaque.
---Une guerre de retard pour le matos.

CLOVIS 57 a écrit:

Merci David
J'en profite pour parler d'une autre tombe dans le même cimetière civil de Pont à Mousson (et non la nécropole de Montauville, car les morts des premiers jours de la guerre se comptèrent sur le bout des doigts) Tout de suite au premier rang à gauche en entrant dans ce même cimetière : On trouve la tombe du "vrai" premier (selon certains) "troupier" mort à Vittonville 54 (à côté de Lesménils) le 4 Août 14 soit deux jours avant l'officier Honoré.  
Fortuné Emile Pouget, né le 2 mai 1893 à Paris, trompette du 1er escadron  au 12° Chasseur à cheval de Pont à Mousson, est le premier soldat français tué lors de la Grande Guerre. En effet, le 2 Août, à Joncherey 90,   le caporal Jules André Peugeot, enrolé au 44RI, tombe sous la balle du Lieutenant prussien Meyer.
Jules tombe donc deux jours avant l'infortuné... Fortuné  Mais il va être disqualifié par le "chrono" réglementaire.  
En effet, Jules Peugeot tombe 2 jours avant Fortuné Pouget, mais... 1 jours avant la déclaration de guerre... 1 jour trop tôt, pour être au top.  
Une littérature existe sur l'aspect "concurrentiel" de ces 2 évènements, en voici une synthèse :
http://www.blamont.info/textes683.html
Et en voici une autre :
https://www.amicale-cp.com/cpima/images/pdf/mensonges.pdf




Au cimetière civil de Pont-à-Mousson, sont donc allongés à une dizaine de mètres, l'un de l'autre, le premier soldat et le premier officier français tués à l'ennemi lors du conflit de la Grande Guerre 14-18. Dans les 3 cas, on est sur des escarmouches de "garde-frontière".

Bonjour,
Il existe une stèle avec croix au pied du Froidmont au dessus d’Arry à l’endroit où Fortuné Pouget a été tué. La légende du monument indique bien «  premier mort de la guerre » pour ce cavalier de régiment de chasseurs à cheval. Le monument est indiqué sur la carte IGN au 25.000e du secteur.
Cordialement.
P. Lamy

Bonjour,
les Parisiens ont été longtemps privés de Monument aux Morts, mais maintenant l'injustice est effacée, il y a un Monument aux Morts au Père Lachaise, qui regroupe tous les Parisiens morts pendant la 1ère GM.
Cordialement,
Jean-Marc

Bonjour à tous,

Post très intéressant initié par David, pour le   1er forestier , il s'agit de  Jean-Baptiste HOLLARD, garde domanial à Lubine (Vosges), tué par des uhlans à la frontière.
En consultant sa fiche sur le site mémoire des hommes, je me suis aperçu qu'il n'était pas tout jeune (né en 1857).

Source : Livre d'or de l'administration des Eaux et Forêts




Bien cordialement

Dieulet

p.lamy a écrit:

Bonjour,
Il existe une stèle avec croix au pied du Froidmont au dessus d’Arry à l’endroit où Fortuné Pouget a été tué. La légende du monument indique bien «  premier mort de la guerre » pour ce cavalier de régiment de chasseurs à cheval. Le monument est indiqué sur la carte IGN au 25.000e du secteur.

Oui merci Patrice, je connais ! En fait mon père qui était réfugié à Vittonville de 1940 à 45 m'a montré cette stelle, dans les années 70, dans le bois de Bouxières sur Froidmont, mais sur le banc de la commune de Vittonville. C'est comme cela que j'ai appris cette affaire de "1ère classe", sans vouloir jeter de l'huile sur le feu "Puget".
Bien cordialement

En fait le cavalier Fortuné Pouget a été officiellement tué au « Signal de Vittonville »
Son enterrement a eu lieu le lendemain de son décès au cimetière de Pont à Mousson, en grande pompe et en présence d’un aréopage de personnalités civiles et militaires.
Cordialement.
P. Lamy

Oui, Patrice, un élément intéressant :
---Dans les premiers jours de la guerre, les victimes des combats d'escarmouches, avaient encore droit à des cérémonies "d'obsèques" civiles du temps de paix. Les inhumations se faisaient dans le cimetière du village le plus proche, ou dans le caveau de famille. Pour Pouget, pas de Pétant.


NB oui pour le "signal". En fait, il s'agit de la frontière entre la Lorraine annexée, et la Lorraine restée française. Vittonville étant le premier village de Meurthe et Moselle, adossé encore actuellement au département de la Moselle.