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 Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun

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BIBI_87
asiate
Sylvain
junker88
ardavis
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ardavis

ardavis


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Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun Empty
MessageSujet: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptySam 16 Sep 2023 - 21:06

Bonsoir à tous,

j'ai récemment récupéré la correspondance de deux frères sur l'année 1916/1917 avec quelques photos.

Il s'agit de Guillaume Bierer, officier administratif, lieutenant d'une section d'infirmiers militaires et de Raoul Bierer caporal au 26ème RI. Les deux hommes s'écrivent presque quotidiennement mais leur expérience du conflit est bien différente. Si Guillaume est le plus souvent à l'arrière, Raoul ne compte plus les moments tragiques en première ligne.

En avril, Raoul écrit une longue lettre de 13 pages à son frère où il fait part de ses impressions, en tant que combattant, sur son engagement récent dans la fournaise de Verdun. Je vous partage ce petit compte rendu.

Raoul sera malheureusement tué en partant en permission en octobre 1917 lors du bombardement de la gare de Nancy.

Bonne lecture,

Ardavis


Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun Img_2148


Dimanche 30 avril 1916.
Mon cher Georges.
Un beau dimanche printanier inciterait plutôt à aller faire une bonne promenade à travers les bois environnants, malheureusement je suis de jour et soucieux, un peu par la force de la consigne, je me suis installé sur quelques planches à l’ombre d’un beau pommier et sur ce bureau champêtre je vais te narrer mes impressions de combattant. Bien entendu, je vais m’aider des notes journalières que je n’ai pas omis de prendre comme je l’ai fait jusqu’ici.
Comme prologue, il faudrait que je te raconte le séjour que nous avons fait aux tranchées de Sonerville, petit village frontière sur la route de Château-Salins à une vingtaine de kilomètres de Nancy, mais je le ferai un autre jour, désireux d’aller tout de suite à la grande bataille, mes souvenirs étant plus nets.
Nous avons été relevés directement de ces tranchées le 12 mars au soir et le lendemain matin, après une marche très fatigante, nous traversions Nancy et nous allions cantonner à Vandoeuvre d’où nous prenions le train le lendemain à Ludres.
Nous nous doutions de la direction, chaque jour nous entendions le formidable roulement que faisait la canonnade à Verdun et, encore une grande chance pour notre division, tout le 20ème Corps sauf nous avait reçu le premier choc sous Verdun. Ce fait tient à ce qu’étant au repos vers le camp de Saffay près de Rosières aux Salines, nous avions pris le secteur des environs et pour nous déplacer cela aurait été trop long.
Après un bon voyage par Toul – Bar le Duc nous débarquions à Revigny à 11h du soir. Nous allons cantonner à Mogneville, ce village qui a beaucoup souffert, du fait de la retraite des allemands, présente un quartier complètement en ruine, du reste toute la région comme tu as pu t’en rendre compte est abimée. Nous quittons Mongeville le 20 et le 21 nous cantonnons à Neuville sur Ornain, le 22 à Pretz en Argonne. Le 23 nous partons à 4h du matin par un temps affreux, pluie et routes affreuses, nous passons à Foucancourt. Waly. Froidos. Jubicourt. Recicourt et de là, nous pénétrons dans la forêt de Hesse où nous cantonnons.
En route, nous avions croisé des régiments relevés la veille, quelles loques humaines nous voyons passer devant nous, blafards, la capote n’ayant plus que la couleur de la boue et, d’après leurs renseignements, les boches avaient attaqué avec des liquides enflammés et nous avions reculé, n’ayant plus de tranchées, nous nous trouvions presque en rase campagne et forcés de nous aplatir complètement. Par la suite ces renseignements furent reconnus exacts par nous tous car il faut te dire que c’était des braves pays à M Franc qui nous valaient encore une fois cette situation.
En arrivant dans la forêt de la Hesse, je te dis plus haut que nous cantonnons, mot peut être un peu fort car, comme abris, nous avions des arbres auxquels il manquait pas mal de branche, mais tu sais qu’à force de passer un peu partout le poilu devient débrouillard et malgré la grande fatigue, le ravitaillement s’étant perdu avec les cuisines à cause de l’encombrement des routes, par conséquent exempt de croûter en quelques minutes, chacun se débrouillant nous avions un logement superbe qui ferait le bonheur de plus d’un parisien en villégiature sur les fortifs. Inutile d’ajouter que nous avions l’eau à discrétion, celle-ci n’arrêtant pas depuis le matin, quant au gaz que MM les boches nous auraient fourni gratuitement, nous nous en sommes passés en gardant précieusement la petit boîte qu’on a du réclamer à tous les cantonniers de France et de Navarre. Malgré les départs des grosses pièces à proximité et l’arrivée des marmites boches, nous dormions d’un profond sommeil en quelques instants.
Jusqu’au 27 nous restions dans cette forêt, nous reposant le jour et à 6h30 nous partions au travail. Le premier jour, nous allions dans la direction du Mort-Homme, le parcours était affreux, la boue si épaisse que si la colonne s’arrêtait, il fallait des efforts inouïs pour retirer son pied et reprendre la marche. Ne connaissant pas bien le parcours, la colonne s’égare et si un poste avancé ne nous avait prévenus, nous filions directement chez les boches. C’est te dire l’état des travaux, pas de tranchées ni de fils de fer, aussi je t’assure que pendant ces quelques jours j’ai attrapé pas mal d’ampoules et que je regrettai mon paisible bureau de la gare Saint-Lazare. Cependant il n’y avait pas de feignants et aussi bien sous-officiers, caporaux et soldats mettaient la main au travail, d’abord le froid est raison majeure, plus vite on avait creusé son trou, plus vite on se protégeait contre les rafales que nous ménageaient pas les boches. Le travail variait entre le Mort Homme et la Côte 304.
Le 27, on nous prévient de nous tenir prêts, par des prisonniers on savait que les boches devaient attaquer dans nos parages.
Nous partons le soir à 7h30, nous traversons la forêt, Mont ?? – Esnes et nous allons à droite de la Côte 304. Par un heureux hasard, notre compagnie se trouve être en réserve. Nous sommes dans un abri bien fragile, accolé à la route de Esnes à Haucourt, par bonheur il n’y a que le dernier jour de notre séjour que 3 obus viennent le défoncer. Un sergent est tué à côté de moi, d’autres blessés mais je m’en tire avec une forte commotion. Le lendemain, nous subissons un bombardement intense, comme presque chaque jour par la suite, mais c’est plutôt un tir de barrage, les premières lignes se trouvant à 300 m de nous, on nous dit que les boches avancent dans le bois de Malancourt mais nos lignes les arrêtent et nous n’avons pas à aller les renforcer. Jusqu’au 3 avril, nous travaillons toutes les nuits, creuser des tranchées, poser des fils de fer mais quand la nuit nous creusons, les boches nous arrosent avec prodigalité car la veille ils repèrent nos travaux de la nuit précédente ; malgré tout, nos pertes sont peu élevées.
Dans la nuit du 4, nous apprenons qu’un de nos régiments s’est laissé cerner dans Haucourt, aussitôt, comme nous sommes en réserve, nous partons en reconnaissance. Avant d’aller plus loin, il faut que je dise que notre secteur était plutôt dans une situation critique, nous étions à la pointe d’un V et la nuit nous voyions des fusées boches, à droite, à gauche, et même derrière nous, un étroit passage nous permettait de regagner nos lignes. C’est dans ces conditions que nous partions. Notre commandant de compagnie nous recommande de brûler nos papiers et, par-là, nous voyons tout de suite la situation.  Toute la nuit nous marchons sur la ligne et je t’assure qu’étant en petit poste, dans un trou d’obus, nous n’étions qu’à moitié rassurés. Au jour, nous trouvons une tranchée abandonnée et nous nous y installons. Bien entendu, une fois de plus exempt à manger, on aurait été bien en peine de nous rejoindre. Il y avait à peine une heure que nous étions là que nous voyons déboucher le ….. régiment pour attaquer le village devant nous. Mais sitôt aperçu, les boches commencent un bombardement comme nous n’en avions jamais vu, toute les journée nous restons là, mais les boches se tiennent comme nous et n’attaquent pas, nos camarades du  XX faisant comme nous et se terraient pour le mieux, mais toute la journée ce fut un défilé de malheureux blessés qui venaient à nos côtés se réfugier dans notre élément de tranchée ; par bonheur aucun obus ne tombe dans la partie où je me trouvais, mais en revenant le soir quel affreux tableau, le boyau complétement retourné et bien entendu de nombreuses victimes gisaient dedans. Nous revenons à notre abri, étant relevé par le dit régiment, mais les boches nous remettent le bombardement et le soir nous allons creuser un étroit boyau sur la pente droite de la Côte 304, nous sommes en première ligne et jusqu’au 9, nous subissons l’habituel et infernal bombardement, par chance le temps est couvert et ne permet pas la visite des Taubes ce qui les empêche de bien nous repérer mais, le 9 au matin, un clair soleil nous inonde et bientôt nous distinguons l’oiseau à la croix de fer. Malgré que nous soyons aplatis dans le fond du boyau, le repérage est vite fait et, à chaque seconde, nous nous attendons à voir arriver le numéro gagnant comme l’on dit encore en plaisantant. Eh bien, mon cher Georges, ce sont les heures les plus épouvantables que nous ayons vécu, à chaque moment nous entendions des cris de malheureux camarades blessés et comme la tranchée n’a pas de boyau de communication avec l’arrière, les malheureux sont forcés de rester à nos côtés en attendant la nuit, c’était une de mes plus grande peur d’être blessé dès le matin. Pendant ces heures terribles, la plus grande part des camarades restent terrés au fond de la tranchée, car vu la forte secousse éprouvée à chaque minute, il nous était formellement défendu de creuser le moindre abri contre les parois, quelques-uns observent et je t’assure que l’observateur doit s’aplatir plus d’une fois, quelques-uns trouvent le moyen de plaisanter, quant à ton serviteur, j’avais aux maisons de Sorneville trouvé une vieille grammaire dans des ruines et paisiblement je relisais l’accord de ce maudit participe passé, il n’y a rien de tel pour ne pas entendre l’arrivée des 210 ou des 305. Vers 3 heures, le bombardement ralenti et bientôt les observateurs signalent la vue de lueurs d’acier devant nous, ce sont les fritz qui ont mis baïonnette au canon pour attaquer ; de notre côté les pertes n’étaient pas trop lourdes, 2 mitrailleuses restaient intactes et sitôt sortis, le tac-tac du moulin à café les fait obliquer vers la gauche où se trouvait mon ancienne compagnie, la 3ème, mais là aussi, bien qu’il restait en tout 15 hommes, ils furent arrêtés nets, chose que nous vîmes par la suite, ce qui prouve que les boches ne sont pas si culotés qu’on veut bien le dire.
Voici quelques observations faites qui pourront t’intéresser : leurs attaques débutaient par masse, quelques-uns ont pu voir distinctement les officiers boches les faire avancer à coups de cravache, leur attitude (des soldats) faisait plutôt pitié à voir, si ça n’avait pas été des boches. Ils avançaient de côté à la manière des crabes, le sac en avant, tête baissée et certainement plus d’un devait avoir sa culotte un plus lourde qu’au départ, en arrivant à proximité, ils se déployaient bien comme nous, en tirailleurs, et chose bizarre nous avons constaté qu’il y avait toutes sortes de tenue, les uns en noir, en gris, même en treillis blanc, serait-ce que l’Allemagne va manquer de drap ? Beaucoup avait la casque à pointe, mais aussi il y en avait avec le petit calot, cependant la tenue habituelle en petite veste dominait.
Un épisode drolatique en passant, malgré que le bombardement soit ralenti, de temps en temps arrivait néanmoins sur eux un échantillon de cette bonne maison Krupp et il fallait voir avec quel empressement ils envoyaient des fusées pour rallonger le tir, aussi malgré la gravité du moment, le poilu n’avait pas perdu sa bonne humeur et de notre tranchée, à quinze pas d’eux, partaient également des fusées de même couleur, si bien que les artilleurs boches ne savaient plus s’ils devaient rallonger ou raccourcir le tir. Leur attaque sur notre secteur, Côte 304 était brisée, mais bientôt des coups de feu nous prenaient en arrière ce qui indiquait que notre gauche ou notre droite avait fléchi, cependant le 75 et un vigoureux tir de barrage eût bientôt ramené tout dans l’ordre normal car à la nuit nous n’entendîmes plus le fusil dans ces directions. Je t’assure que cette journée restera à tout jamais gravée dans ma mémoire. Le lendemain, nous subissons l’habituel bombardement, mais c’est un entrainement auquel on s’habitue, et sans doute qu’ils en ont assez de la veille car ils n’attaquent pas. Un fait cependant à te signaler, sur notre gauche après une longue préparation d’artillerie, un de nos régiments doit attaquer. Mais contre toute prévision, et ceci dénote une grande audace de leurs auteurs : les boches sortent en plein bombardement et se ruent sur nos lignes, à la faveur de cette surprise, ils obtiennent un succès bien éphémère car bientôt les rafales de 75 s’abattent sur eux et les obligent à revenir dans leurs lignes.
Jusqu’au 11, où nous sommes relevés, nous subissons l’habituel et infernal bombardement. Aussi avec quelle joie nous voyons la relève arriver, et malgré l’extrême fatigue, et même je pourrai dire faiblesse où nous sommes, c’est presque au pas de gymnastique que nous nous éloignons de ce lieu maudit.
La route d’Esnes est méconnaissable, tellement elle a été retournée par les obus, et comme il fait nuit noire, il faut faire des prodiges d’équilibre pour ne pas s’allonger à chaque instant dans les trous. De plus, la pluie est tombée presque toute la journée, nous sommes couverts de boue des pieds à la tête et nous avons occupé une grande partie des premiers jours de repos à nous nettoyer, j’oublie notre principale souffrance, les poux, plus vivace que jamais et toujours de plus en plus nombreux.
Avant de terminer, j’ai noté quelques à-côtés qui également t’intéresseront.
1 : D’abord, la fameuse montre Radium.
Très pratique la nuit dans une grange pour voir l’heure, elle possède un grand inconvénient qui a peut-être coûté à la vie à des poilus. Etant aux petits postes à Sorneville, j’assurais la relève des sentinelles quand, sans me prévenir, Fritz fait entendre à mes oreilles le sifflement de son fusil. Etonné d’abord car nous étions assez loin, j’eus l’explication quand, arrivé aux sentinelles, celles-ci me dirent qu’elles voyaient descendre une lueur étrange de la colline où nous étions. J’ai compris aussitôt en voyant à mon poignet briller la montre que cachait mal ma capote, c’est étonnant dans l’obscurité à quelles distances on aperçoit la moindre lumière. Ici, j’ai trouvé une invention anglaise qui consiste en un boîtier soit nickelé ou couleur kaki qui met à l’abri le verre et l’éclairage. Aussi le jour où tu te trouverais dans mon cas, pense à cette manière inattendue d’être repéré.
2 : Pour te dire à quel point les marmites arrivaient sur nous, particulièrement le 9, quand nous voulions prendre un objet dans nos musettes, nous retirions notre main toute noire de poudre, également dans notre sac, tout le linge était en deuil.
Enfin, j’ai constaté encore deux points qui m’ont fortifié dans l’espérance d’échapper intact. Premièrement le fait de ne pas être allé à mon ancienne compagnie qui est revenue à 15 hommes des tranchées.
Secondo, je bénis la permission qui m’a empêché d’aller faire un stage de mitrailleurs, car il reste juste un camarade intact à ceux qui étaient du détachement qui serait venu avec moi.
Je termine en voyant que la guerre n’est qu’une question de veine ; surtout en songeant que l’on revient intact de pareilles journées. On pense au meilleur des embusqués qui se fait bêtement écraser par un taxi place de l’Opéra et de nouveau je chante avec Marouf. Inc allah.

Affectueux baisers. Raoul.
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junker88

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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptySam 16 Sep 2023 - 21:27

Bonjour

Très intéressant, merci du partage.

/biere/
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Sylvain




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptySam 16 Sep 2023 - 22:00

Salut,
Merci pour ce compte-rendu d'une correspondance qui a l'air impressionnante, le contenu est très détaillé Shocked
++
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asiate




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 4:23

Texte très intéressant, merci Smile
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BIBI_87

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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 10:52

Merci du partage. Très intéressant témoignage qui en dit long sur ce qu'ont vécu ces braves.

/biere/
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adrian

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Localisation : maintenant le sud
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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 11:54

Bonjour et merci pour ce partage ,Une piqûre de rappel pour souligner que la guerre n est pas un jeu vidéo Crying or Very sad
/biere/
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CG-83




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 12:11

Citation :


... nous passons à Foucancourt ...

... 2 mitrailleuses restaient intactes et sitôt sortis, le tac-tac du moulin à café ...


... nous travaillons toutes les nuits, creuser des tranchées, poser des fils de fer ...



Bonjour,

Merci pour ce beau texte. Mais qui est Georges, à qui est adressé ce courrier, par rapport à Raoul et Guillaume ?


Cette expression du "tac tac du moulin à café" pour une mitrailleuse me surprend. Ne lirait-on pas plus souvent "le tac tac de la machine à coudre" ?


Quelques fautes d'orthogrape des noms de lieux :
"Foucancourt" est probablement  "Foucaucourt sur thabas"
"Jubicourt" est probablemnt "Jubécourt"
"Sonerville" est probablement "Sornéville"


Quant à l'officier qui force ses soldats à avancer à coup de cravache : Chez les Français il y avait "l'escouade de surveillance" qui était chargée de s'asurer qu'il n'y avait pas de trainards" dans les assauts : Les trainards qui attendaient que les autres "fassent le boulot avant d'aller de l'avant"... ... Cité par le sergent Gabriel Barret.


N'oublions pas tout ce travail de nuit : Tous les creusements de tranchées, réparations de tranchées et d'éboulis, pose de défenses, de barbelés, etc : tout ça se faisait de nuit ! Les pauvres travailleurs-soldats se "reposaient" de jour. Mais comment dormir dans le fracas des explosions dans la jourbée ?


Eux aussi [les Allemands] ont leur artillerie qui tire trop court ...



Finalement, comme le disait un "Fritz" : "La guerre groβ malheur ! Malheur pour vous, malheur pour nous !"


Être tué en partant en permission lors du bombardement de la gare de Nancy ! Pas commun ! Il y a tellement de causes de morts !

à la soupe !
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PETIT DIABLOTIN




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 12:31

Bonjour Ardavis,

Merci beaucoup pour ce partage fort intéressant et permettant d'apprendre sur ces Gars.
Excellente journée à vous.
Jean-Luc
/biere/
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ardavis

ardavis


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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 14:10

Merci pour vos retour.

En effet, le frère est bien Georges et non Guillaume. Confusion de ma part, désolé.

Voici une photo du Georges en question (le capitaine au milieu de ses hommes) :

Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun Img_2149

Et voici la retranscription de la lettre lui confirmant la mort de son frère. Lettre d'un caporal brancardier du 1er bataillon du 26ème de ligne:

Nancy, 30 octobre 1917

Monsieur,

J'appris que vous n'aviez plus de nouvelles, dans votre famille, du caporal Bierer, notre camarade. Et nous non plus, au régiment, nous n'en avions plus entendu parler depuis son départ en permission.
Un permissionnaire du 26ème, que vous avez rencontré, a reçu la charge de nous en informer. Je l'ai entendu en parler, et, comme je partais aussitôt en permission pour Nancy, j'ai promis de m'en occuper. Et voici ce que j'ai appris, et ce qui, dans sa brièveté, confirme, hélas, nos douloureux pressentiments.
A la gare de Nancy, aucun renseignement. Mais, à la Préfecture, j'ai appris que le caporal Bierer était mort, le jour que vous savez. Il a été transporté, mort, à l'hôpital militaire Pédillot. C'est l'hôpital qui s'est chargé de son inhumation et des formalités à remplir. C'est llà aussi que vous pourrez demander les renseignement nécessaires. Par erreur seulement, il est porté sur les listes comme 2ème classe, et non comme caporal.


Ardavis
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 14:34

Merci de partager ce beau texte.
Le camp de Saffais était proche de Nancy, j'en ai des photos d'un mitrailleur du 369e RI devenu après la guerre maire de Montargis...
Cordialement.
P. Lamy
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 15:38

Merci de partager ce beau texte.
Le camp de Saffais était proche de Nancy, j'en ai des photos d'un mitrailleur du 369e RI devenu après la guerre maire de Montargis...
Cordialement.
P. Lamy
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CG-83




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 20:36

Bonsoir,

Pas retrouvé de texte parlant de "machine à coudre", en feuilletant quelques écrits, sauf ... Sauf dans les écrits de Tardi qui a été excellement renseigné par Jean-Pierre Verney. C'est une BD mais ce n'est pas de la fiction : quantité de scènes ont réellement eu lieu, telle la scène du cheval mort dans l'arbre, etc...

Je vous joins une page de "La guerre des tranchée", ce n'est pas sur cette page qu'il cite "la machine à coudre", mais la page que je vous présente est plus illustrative.

Quant au tac tac du moulin à café : ?

Bonne lecture :

Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun 728_007


Dernière édition par CG-83 le Dim 17 Sep 2023 - 20:59, édité 1 fois
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ardavis

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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 20:44

Bonsoir,

Voici ce que j'ai trouvé :

https://www.expressions-francaises.fr/un-moulin-a-cafe/

Bonne soirée

Ardavis
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CG-83




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 20:48

Bonsoir, en effet l'explication est là. Sans internet, je ne sais pas si quelqu'un aurait pu trouver le sens de cette expression qui remonte bien avant la guerre de 14/18.

Finalement, cette expression ne se rapporte pas au bruit fait par la mitrailleuse, mais au fait que la mitrailleuse, comme le moulin à café, broie (du verbe broyer) tout et écrase tout ! C'est ironique.

L'expression est tellement lointaine que l'auteur du texte parle du "tac tac" du moulin à café, sans se souvenir que le moulin à café n'est pas cité pour son "tac tac", mais pour sa finalité qui est de broyer et d'écraser. Comme souvent, on finit par ne plus connaitre l'origine des citations et des maximes qu'on emploie...
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyDim 17 Sep 2023 - 21:01

Pour cette expression, peut-on voir un lien du moulin à café avec la mitrailleuse en référence au "canon à balles" de Reffye utilisé avec succès par l'artillerie française contre les colonnes allemande lors de la guerre franco-prussienne de 1870, que l'on actionnait aussi avec une manivelle pour faire partir successivement les 25 coups de la boîte à balles ?
Lequel canon a balles par défaut d'utilisation tactique a été facilement contrebattu par l'artillerie prussienne, non sans avoir été d'une terrible efficacité...
A creuser.

Cordialement.
P. Lamy
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CG-83




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MessageSujet: Re: Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun   Les impressions du caporal Bierer du 26ème RI sur la bataille de Verdun EmptyLun 18 Sep 2023 - 15:58

p.lamy a écrit:
Pour cette expression, peut-on voir un lien du moulin à café avec la mitrailleuse en référence au "canon à balles" de Reffye utilisé  avec succès par l'artillerie française contre les colonnes allemande lors de la guerre franco-prussienne de 1870, que l'on actionnait aussi avec une manivelle pour faire partir successivement les 25 coups de la boîte à  balles ?
Lequel canon  a balles par défaut d'utilisation tactique a été facilement contrebattu par l'artillerie prussienne, non sans avoir été d'une terrible efficacité...
A creuser.

Cordialement.
P. Lamy
Bonjour.

Pas impossible, cette histoire de manivelle qu'on tournait aussi bien pour le moulin à café que pour cet "ancêtre" de la mitrailleuse.

Le CRID, dans son lexique d'argot ne cite pas de "moulin à café ( https://www.crid1418.org/espace_pedagogique/lexique/LexiqueCRID1418.pdf )

Par contre, on trouve "Moulin à café =Terme faisant référence au bruit du moulin à café manuel." Ce qui est peu réaliste.
C'est sur ce site : https://fr.geneawiki.com/wiki/Guerre_1914-1918_~_L%27argot_de_la_Grande_Guerre#M

Quoi qu'il en soit, ce terme était connu du poilu qui a écrit cette lettre. Et on le retrouve en divers endroits (divers sites).
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