Bonjour,
J'avais rentrée en juin dernier une cartouchière en bien triste état mais j'avais décidé de la garder pour une future restauration, bien m'en a pris.
Avant de commencer le travail j'ai eu quelques soucis pour l'identifier car il y avait des bizarreries. Mais la réponse a été (rapidement) trouvée sur ce forum (merci à Héritier à nouveau !). Il s'agit d'une cartouchière mle 1898 de cavalerie dont la patte latérale a été coupée et un passant horizontal avait été ajouté (c'était surtout lui qui m'avait induit en erreur). Bref, du coup bien content car j'en cherchais une depuis longtemps !
La moitié des coutures avaient lâché et le cuir était très sec.
Par étape :1)
Démontage de toutes les coutures restantes. Par soucis de commodité, j'ai fini de défaire les coutures qui étaient de toute façon très fragile, comme on le verra par la suite. J'ai uniquement défait le dos du rabat ce qui a permis aussi de sortir la tranche.
2)
Préparation du matériel. J'ai opté pour un bain au lait entier suivi d'un lourd graissage ! J'ai donc sorti tout ce dont j'avais besoin : lait entier, savon de Marseille, graisse Le Phoque (ou assimilé), savon glycériné (plus bas pour les photos), crème nivéa, un vieux chiffon, une éponge.
3)
Bain au lait. Avec un poids pour maintenir les cuirs, j'ai laissé trempé 40 min. Il n'est pas besoin de plus et surtout pas de 3 jours comme on l'a déjà vu faire...
4)
Rinçage et graissage. Alors là plusieurs étapes :
+ Tout d'abord, et à l'eau chaude (très important pour maintenir les pores du cuir ouverts !), rincer le cuir avec du savon de Marseille et une éponge pour en extraire le lait (sinon ça pu vraiment après).
+ Nettoyer ensuite plusieurs fois avec du savon glycériné, à l'éponge humide toujours. Pour le dernier coup d'éponge, je ne rince pas, j'essuie avec le torchon pour laisser un peu de savon.
+ Passage de graisse Le Phoque, au torchon, en insistant bien et en faisant bien pénétrer. Faut pas hésiter à en mettre.
+ Passage à la crème nivéa, au doigt ou au torchon, là aussi bien faire pénétrer et ne pas hésiter à charger.
+ Au cours du graissage, plusieurs autres coutures ont cédé, notamment les passants. C'était un avantage car ça a permis de bien graisser ces morceaux. Les cuirs sont bien, on les laisse reposer un peu puis on les graisse à nouveau avant de passer à la couture.
5)
La couture. J'ai pris un fil de lin assez épais noir. Les coutures d'origine sont en espèce de fil de chanvre mais il faut être équipé pour refaire le même résultat... L'avantage de l'aiguille et du fil de lin c'est que c'est très solide et surtout la taille permet de repasser aisément dans les trous. De plus l'ancien fil est encore préservé par endroit ce qui laisse beaucoup de charme au résultat final.
J'ai récupéré le passant horizontal pour refaire une patte latéral, rendant ainsi l'aspect originel de la cartouchière avec une pièce de cuir de la même patine
Et la voilà sur un Chasseur à Cheval, prête à reprendre du service :rrr:
Fred