143eme RIT, 22 mai 1915, "tranchées de Calonne" (Artois).

Bonjour à tous, je vous présente un livret militaire qui a appartenu au soldat Louis Piffaut, passé au 2eme bataillon de Chasseurs à pied le 4 novembre 1914, il sera affecté jusque sa mort au 143eme Régiment d'Infanterie Territorial (sur le front) le 19 octobre 1914. Il décédera le 24 mai 1915 à Noeux-Les-Mines (hôpital temporaire S2),suite à une blessure au cou par éclat d'obus, le 22 mai, aux "tranchées de Calonne" (secteur ouest Fosse 5 des mines de Liévin).











Extrait de l'historique du 143eme RIT, fortement présent en Artois, depuis octobre 1914 (secteur de Bethune) puis Bouvigny, mont-St-Eloi et enfin Carency, Ablain-St-Nazaire, Notre-Dame-De-Lorette fin décembre 1914.

"9 mai. — L’attaque se poursuit sur le front de Notre-Dame-de-Lorette et sur le secteur d’Angres. La 1re compagnie, commandée par le lieutenant MONTAUT, qui était en réserve, va, sur l’ordre du général de brigade, en première ligne pour établir la liaison entre le 149e  et le 158e R. I. 10 et 11 mai. — L’offensive sur Souchez par les troupes de la 13e D. I. se poursuit. Les troupes du secteur d’Angres sont chargées d’appuyer cette attaque par des démonstrations. Le régiment conserve ses emplacements et contribue à l’organisation du terrain conquis. Pertes : 15 tués et 35 blessés.
12, 13 et 14 mai. — Situation sans changement. Pertes : 3 tués et 27 blessés.
15 mai. — La 7e compagnie est relevée par une compagnie du 204e R. I.. Les emplacements du 3e bataillon sont modifiés comme suit : 10e et 11e compagnies, aux tranchées du grand éperon de Notre-Dame-de-Lorette ; les 9e et 12e compagnies assurent le ravitaillement des troupes de première ligne qui opèrent sur le plateau. Ce bataillon a éprouvé dans la journée les pertes suivantes : 2 tués, 25 blessés, dont le lieutenant LABORDE.
16, 17 et 18 mai. — Le 3e bataillon est relevé par un bataillon du 141e R. I. T. Pertes : 1 tué et 6 blessés.
19 mai. — Le régiment est placé sous les ordres du général commandant la 154e B. I. Le 3e bataillon va occuper dans la soirée les tranchées de première ligne du secteur de Calonne : 3 compagnies en première ligne, 9e, 10e et 11e compagnies ; la 12e en soutien, au Vieux Corons. Le 1er bataillon est relevé par un bataillon du 142e R. I. T. 20 mai. — Le régiment est rassemblé à Bully-Grenay. Pertes : 1 tué et 6 blessés. Le lieutenant MONTAUT et l’adjudant MAGNE dont cités à l’ordre de la 85e B. I. Le 1er bataillon reçoit une lettre de satisfaction du général commandant la 43e D. I. Du 21 au 31 mai. — Les bataillons alternent pour l’occupation des tranchées de première ligne du secteur de Calonne. Les unités disponibles sont chargées des travaux de défense. Pertes : 2 tués et 27 blessés. Un groupe de 100 travailleurs, 6 téléphonistes et 8 brancardiers sont cités à l’ordre de la brigade de Spahis. Le lieutenant BISSIÈRES, le médecin CAZANOVE, les adjudants SARRAILH et LAUGA, 1 sergent et 10 hommes sont cités à l’ordre de la 43e division."


Une photo prise en Artois je pense fin 1914 (bien qu'elle soit datée de mai 1915) d'un groupe de territoriaux du 143eme.







Byng

Salut Byng !

Merci pour le partage de ce livret...on peut voir 2 photos sur le site du "chtimiste" sur le 143 rit..
Quelle malchance d être dans la territoriale et mourir d une blessure faite au front..

Thierry

Bonjour Byng,

Très interessant.
Merci beaucoup,
Jean-luc
et
ou
et

Merci messieurs pour vos commentaires   .

titi a écrit:

Quelle malchance d être dans la territoriale et mourir d une blessure faite au front..

Thierry

Pour répondre à Titi, en principe, l’armée territoriale ne doit pas être engagée en première ligne. Cependant le besoin d’hommes aidant  elle sera en première ligne durant la guerre de mouvement (Maubeuge, Artois, Somme).

Les groupes de divisions territoriales engagés en première ligne sont dissous en octobre 1914, puisque la guerre se stabilise dans les tranchées . Cependant elle compense les fortes pertes en hommes, surtout dans les classes les plus jeunes, de ce fait les territoriaux sont incorporés dans les régiments d'active, fin 1914 jusque début 15. C'est le cas de notre homme. Ils seront également engagés au combat pour défendre leurs villes ou villages dès les premières semaines de mobilisation.

Cdt.

Byng

Byng-boys a écrit:

Merci messieurs pour vos commentaires   .

titi a écrit:

Quelle malchance d être dans la territoriale et mourir d une blessure faite au front..

Thierry

Pour répondre à Titi, en principe, l’armée territoriale ne doit pas être engagée en première ligne. Cependant le besoin d’hommes aidant  elle sera en première ligne durant la guerre de mouvement (Maubeuge, Artois, Somme).

Les groupes de divisions territoriales engagés en première ligne sont dissous en octobre 1914, puisque la guerre se stabilise dans les tranchées . Cependant elle compense les fortes pertes en hommes, surtout dans les classes les plus jeunes, de ce fait les territoriaux sont incorporés dans les régiments d'active, fin 1914 jusque début 15. C'est le cas de notre homme. Ils seront également engagés au combat pour défendre leurs villes ou villages dès les premières semaines de mobilisation.

Cdt.

Byng

Merci Byng pour les précisions !

Thierry

Bonjour Byng,
Super post encore une fois, la motivation est encore présente
La gourde est un modele de fortune ?
Amicalement Bastien
Bonne soirée à toi

Dundee a écrit:

La gourde est un modele de fortune ?

Salut Bastien, la gourde est une variante d'un modèle 1850, mais pas reconditionnée, elle possède sa housse et surtout une sangle cuir d'origine. Je possède un autre modèle  de gourde 1850, qui elle, est recouverte d'une toile de couleur des premiers bleus et sangle de fortune (voir la photo ci-dessous).






Byng

Merci pour les informations je vais dormir moins bête
Bonne soirée

Bonjour à tous, je rajoute à mon post, quelques autres témoignages de la présence du 143eme RIT en Artois, une série de trois cartes agrémentées de photographies collées, qui servirent à la correspondance d'un territorial de ce régiment. Le premier cliché pris de la côte de Souchez, représente la colline de l'éperon de Lorette, la deuxième carte annonce les voeux de l'année 1916 et la troisième indique que ces braves poilus, que l'on peut voir, réunis dans une cuisine improvisée, sont toujours en vie.














Byng

Bonjour,

merci beaucoup pour le partage de cette page de la petite histoire qui fait partie de la grande.
Je ne savais pas qu'il y avait une Tranchée de Calonne dans l'Artois. A-t-elle été nommée ainsi en hommage ou en souvenir de celle de Meuse où Alain-Fournier perdit la vie ?

Daneck

Daneck a écrit:

Je ne savais pas qu'il y avait une Tranchée de Calonne dans l'Artois. A-t-elle été nommée ainsi en hommage ou en souvenir de celle de Meuse où Alain-Fournier perdit la vie ?

Bonsoir, merci pour votre intérêt. Pour ce qui concerne le nom de "la tranchée de Calonne", rien à voir avec celle des Hauts de Meuse, il est emprunté à un quartier de Liévin, situé à la Cité minière, puits de fosse 2/5 de Calonne.




Byng

Byng-boys a écrit:

Daneck a écrit:

Je ne savais pas qu'il y avait une Tranchée de Calonne dans l'Artois. A-t-elle été nommée ainsi en hommage ou en souvenir de celle de Meuse où Alain-Fournier perdit la vie ?

Bonsoir, merci pour votre intérêt. Pour ce qui concerne le nom de "la tranchée de Calonne", rien à voir avec celle des Hauts de Meuse, il est emprunté à un quartier de Liévin, situé à la Cité minière, puits de fosse 2/5 de Calonne.




Byng

Merci beaucoup pour cette information.

Daneck

Bonjour à tous, je joins à ce post un courrier manuscrit effectué par le chef de bataillon Belot commandant le 144eme RIT, un régiment frère du 143eme. Il s'adresse dans cette missive, au capitaine dirigeant la 43eme Batterie d'artillerie présente dans le secteur de la Fosse Calonne. Ce courrier est daté du 25 mars 1915.

Le 13 décembre 1914, le régiment du 144eme RIT rejoint le secteur de Bully, Grenay et la Fosse Calonne, il prend position dans les tranchées tout en menant des attaques locales. Il conserve ce secteur jusqu'au 14 juillet 1915, perdant 368 tués et blessés.
Il occupe à partir de cette date le secteur d'Aix-Noulette, soutenant les assauts, ravitaillant les premières lignes, tenant les secondes lignes et assurant divers travaux défensifs. Il est relevé le 17 janvier 1916.




















Byng

Bonsoir Byng,

Comme d'habitude, un Post comme j'en raffole car permettant d'apprendre davantage sur cette période.
Excellente soirée Byng.
Jean-Luc

Bonjour Robin
Ce livret et le travail de recherches sont superbes et émouvants !
Marc

Bonjour à tous, une photo-carte effectuée à Noeux-Les-Mines début 1915, représentant trois territoriaux du 144eme (également
un territorial du 18eme aussi présent en Artois).



Une plaque d'identité retrouvée par un ami, d'un territorial du 144eme, dans le secteur de Bouvigny-Boyeffles.


(Collection privée)
















Byng

Bonsoir Byng,

Encore un grand merci pour ces partages qui permettent - en tous cas pour moi - d'apprendre ce pan de Notre Histoire.

Byng, je me permet une question
- De quel modèle de fusil était équipés les Territoriaux combattant en Artois en 1915 ?
... du LEBEL ou bien de fusil plus anciens ?

Je te remercie pour ta réponse et dans l'attente, te souhaite une excellente fin de soirée.
Bien cordialement,
Jean-Luc

PETIT DIABLOTIN a écrit:

- De quel modèle de fusil était équipés les Territoriaux combattant en Artois en 1915 ?
... du LEBEL ou bien de fusil plus anciens ?

Les deux mon capitaine (voire les trois avec le fusil Berthier).
A partir de novembre 1914. Pour pallier le manque d'armes, on réintègre le fusil Gras, une centaine de milliers d'armes (M80) subit la modification M14, pour tirer la munition 8 mm Lebel. Cette transformation est facilitée par le fait que la munition 8 × 50 R possède le même culot que la munition de 11 mm d'origine. Rapidement jugé trop coûteux et contre-productif pour des manufactures d'armes déjà saturées, le projet de transformation est arrêté en octobre 1915. Cette modification ne touche qu'une arme sur cinq, le reste des fusils Gras M80 (non transformés M14) part équiper la Russie tsariste en 1915.



Byng

bonsoir,

j'ai déjà eu l'occasion de retrouver des munitions de Gras dans le secteur de Loos tenu par les 141 - 142 - 143 et 144 RIT (hiver 1914).



michel

Bonsoir Byng et Michel,

Merci beaucoup pour vos réponses .

Excellente fin de soirée .
Jean-Luc