**Chope Metz.**

Bonjour,
Je viens de récupérer cette chope éditée à Noël 1914.
Je connaissais ce modèle millésimé 1915 mais c'est la première fois que je le rencontre avec la date 1914.

Sauriez vous me dire ce qui se trouvait à Metz Belle-Croix à cette époque ? Une caserne ? Un lazarett peut être ?

Par ailleurs, à quel fabricant correspond le marquage ?






Merci par avance et bon week-end à tous.
Bien cordialement.

Bonjour,

L´Infanteriewerk Bellecroix faisait partie d´une seconde ceinture de fortifications autour de la place forte de Metz (construction de 1908 à 1914), à une distance d´environ 10 kms autour de la ville.
Ce fortin a été innondé par les autorités francaises pour en interdire l´accès....

Photos et descriptions visibles ici:

http://www.festungen.info/content/deutsche-festungen-bis-1914/festungen-um-metz/infanteriewerk-belle-croix/

Rheinbaben

Bonjour et merci à toi.

Après avoir fait quelques recherches, le quartier de Metz Belle-Croix abritait un fort ainsi que la caserne Steinmetz où casernait le 8ème régiment d'artillerie à pied.

bonsoir Human

le fabricant est Merkelbach & Wick, marquage circa 1879-1921

cordialement
Didier

Bonsoir,
Je vois une petite confusion, bien compréhensible de la part des non-natifs ou résidents de Metz.
En effet, il y a 2 forts Bellecroix.
---Le premier, a été construit juste devant la fortification médiévale à l'avant des douves, constituées par la rivière '"La Seille", au pieds des remparts du moyen-age.  Il s'agit d'un fort de type Vauban, construit entre 1734 et 1740 par l'ingénieur Louis de Cormontaigne, disciple du premier. Dans les douves de cet ouvrage, communes à la cité médiévales, l'occupant prussien construisit la  Steinmetz Kaserne qui n'est pas un fort mais des locaux, magasins, chambrées etc...
---Le second, est un petit ouvrage (Infanterie-Werk et non Festung)  faisant partie de la seconde ceinture, celui-ci fut construit par les allemands pendant la première annexion entre 1908 et 1912.  C'est celui là qui est nommé I-Werk Belle-croix, rebaptisé Fort Lauvallières depuis 1919.


La Caserne Steinmetz, boulevard de Trèves à Metz (au pied du vieux fort Belle-croix) est bien située à une dizaine de kilomètres de l'Infanterie-Werk Belle-croix (fort Lauvallières).


Mais je reste très humble devant notre ami "Festwagner", bien plus pointu que moi sur ce sujet !!

Bonsoir et merci à vous deux pour ce complément d'informations.

Bonjour,

il y a cependant présence d'ouvrage fortifiés contemporains de la première ceinture fortifiée dans le fort Vauban de Bellecroix, en appareillage en pierre de calcaire des carrières de Jaumont à l'ouest de Metz, et renforcement des dessus par ajout d'une carapace en béton au-dessus des voutes avec couche de sable entre les voutes et le rajout en béton. Ce rajout est consécutif à la crise de l'obus-torpille au début des années 1890.
Effectivement, l' Infanterie Werk Bellecoix, actuel fort Lauvallières est situé lui plus à l'est; c'est un ouvrage en béton avec caponnière, qui est ennoyé et donc inaccessible.
La caserne Steinmetz a longtemps été le siège de l'intendance et de la boulangerie militaires françaises, et longe l'actuel boulevard de Trèves. Ce magnifique ensemble à bel appareillage en pierres de Jaumont a été très bien rénové et aménagé en bureau ou cellules commerciales ces dernières années. Côté ouest du bas des fortifications, près du monument aux libérateurs américains de Metz en 1944, une petite fenêtre grillagée dans l'angle sortant du rempart de Vauban. A cet endroit, une MG allemande a tué plusieurs soldats US qui tentaient d'investir Metz en venant de St-Julien lès Metz, le 20 novembre 1944, si je ne me trompe pas. Cette fortification de deux siècles a alors momentanément pu remplir son rôle défensif contre l'envahisseur...

Bien cordialement.
P. Lamy

Bonsoir

J'arrive un peu après la bataille mais je confirme que cette très rare choppe a dû être réalisée pour des soldats ou hommes ayant été encasernés dans l'Infanterie Werk Belle-Croix.
En effet
1° comme Clovis l'a rappelé, en 1914, il faut se baser sur les dénominations allemandes des ouvrages de Metz. La double couronne bastionnée dénommée en français Bellecroix a été renommée lors de l'Annexion Fort Steinmetz. On voit passer de temps en temps des cartes photos d'hommes encasernés dans le fort Steinmetz et c'est bien ce dernier nom qui est utilisé



ici le Ballon Abwehr Bataillon Steinmetz du nom de la caserne dans lequel il est hébergé. Les types ont aussi des choppes.... sans le motif !

2° Car ici c'est le motif, la croix, qui est déterminant et permet d'attribuer sans conteste le lien avec l'IW Belle-Croix. Ces forts avaient en général un très beau cartouche ou blason liés à leur nom. Belle Croix n'y échappe pas. Je ne retrouve pas mes photos perso donc je mets cette photo issue du livre de M Séramour 20 000 soldats sous la Terre



La ressemblance avec le motif de la choppe est sans équivoque.



Reste la question : qui a pu acheter (ou faire réaliser) cette choppe. A peu près n'importe qui et pas forcément un militaire... Fin 1914, les unités d'active et de réserve sont parties depuis bien longtemps. Les unités de Landwehr autres que celles des secteurs sud sont également parties à partir de septembre. Hommes des dépôts d'ersatz, des unités spécialisés (Pionnier Kompanie...) ou même des semi-civils restent les suspects privilégiés.

Ci-dessous un extrait d'un article paru dans Renaissance du Vieux Metz spécial "1914" dont l'auteur m'a donné l'autorisation de publication et qui décrit ces civils mobilisés pour la défense de l'Empire.

"En effet, en parallèle de ces mouvements militaires, affluent vers la place dès août 1914 près de 25000 civils mobilisés dans les unités de travailleurs, qui doivent fournir l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire aux travaux de fortification de mise en état de défense.
Ces hommes, civils mobilisables mais jugés non aptes au service, ou recrues non encore instruites (Ersatzreservist), sont embarqués vers Metz directement depuis leur lieu de travail, ou quasi « raflés » chez eux. Ils arrivent donc habillés comme ils étaient, certains en habits du dimanche, d’autres avec des chaussures vernies, alors qu’on va exiger d’eux un important travail physique. Dès leur arrivée, ils sont répartis dans les Armierungsbataillon formés par les services des fortifications (ouest de I à V, Est de VI à X), et envoyés sur les chantiers en fonction de leur corps de métier (bûcherons, maçon, tôliers etc…) ou de leurs aptitudes.  Les premiers jours, l’accueil de ces milliers d’hommes laisse à désirer. Par exemple, les conditions de repos vont être très rudimentaires, ces hommes n’ont évidemment apporté ni couvertures ni ustensiles de cuisine, et n’ont pas l’habitude des cantonnements sommaires où ils doivent dormir sur des bottes de paille ! Le ravitaillement est également très difficile, les premiers jours notamment, lorsque les hommes sont répartis en petits groupes (100 hommes) sur leurs secteurs de travail. Les repas, interceptés par d’autres troupes stationnées dans le même secteur, ne parviennent alors pas toujours …
Dans les premiers jours, notamment parce qu’il n’y a eu pas de visite médicale avant le départ, de nombreux hommes tombent malades. La situation s’améliore le 6ème jour de mobilisation grâce au départ progressif du XVI. Korps et surtout, grâce aux trésors d’ingéniosité déployés par les services qui encadrent ces travailleurs : les vieilles fripes, les bottes réformées de la garnison trouvent une seconde vie. Il faut imaginer ces hommes avec leur habillement sale et hétéroclite, mélangeant des équipements civils et militaires.  

Des civils spécialisés sont également requis, la direction des mines de la Sarre envoie plusieurs centaines de mineurs pour épauler la mise en état de défense. Ils doivent en particulier apporter avec eux des explosifs, pour faciliter les terrassements.

A la fin d’août, de nombreux travailleurs, soit les hommes jugés capables d’être maintenant instruits au maniement des armes, soit ceux jugés à nouveau nécessaires dans les mines, sont rappelés et affectés à d’autres tâches. Avec les nombreux malades, le nombre total de travailleurs baisse alors régulièrement" mais restera conséquent."

Reste aussi la possibilité d'un Landsturmann, juste bon à acheter une choppe

"Le 2 août, six bataillons à quatre compagnies : Metz I, II, III, Diedenhofen I et II et Forbach , soit environ 6000 hommes, sont mis à disposition pour les travaux d’Armierung. Toutefois, en raison de la faible performance de ces troupes (liée à l’âge et au manque d’implication de l’encadrement), et du nombre croissant de malades, les autorités prennent la décision de leur confier plutôt la garde des magasins militaires, des écluses, des voies ferrées ou des ouvrages d’art, libérant ainsi la garnison de guerre. Ces formations sont complètement retirées des travaux dès le 29 août."

Bref les clients ne manquaient pas. Des points d'appui ont été construits à proximité de l'IW Belle Croix. Le cartouche est bien visible sur le blockhaus de gorge. Des hommes ont pu être hébergés dans ou à côté de l'IW. De plus, à quelques centaines de mêtres se trouvait une brasserie la Metzer Brauerei à Lauvallières. Peut-être une piste à creuser. Elle a produit des choppes marquées avec Lauvallières etc..

Bonsoir et merci à vous deux pour ce nouveau complément.

La photo de la cartouche est très belle et permet de ne pas se tromper .


Ces chopes ont été à mon avis produites comme souvenir et vendues comme tel. Achetées sans doute par les familles des soldats y ayant caserné et pourquoi pas envoyées via colis feldpost.
Nous ne le saurons sans doute jamais...

Ce modèle a donc été produit à Grenzhausen.
Le millésime 1915 que j'ai le plus souvent rencontré a quant à lui été produit à Mettlach, ce qui nous rapproche de Metz.

Je n'ai jamais croisé un millésime supérieur à celui-ci pour cette chope !

Par contre, en 1916, toujours à Mettlach, une nouvelle chope est produite mais cette fis-ci pour le fort Queuleu ( Goeben ) et ce toujours pour Noël !

HumanBonb a écrit:

Par contre, en 1916, toujours à Mettlach, une nouvelle chope est produite mais cette fis-ci pour le fort Queuleu ( Goeben ) et ce toujours pour Noël !

A Mettlach, nous avons la famille Boch qui créa la faïencerie qui deviendra Villeroy et Boch.

HumanBonb a écrit:

Par contre, en 1916, toujours à Mettlach, une nouvelle chope est produite mais cette fis-ci pour le fort Queuleu ( Goeben ) et ce toujours pour Noël !

Je la connais de nom, si tu as une photo, je serai intéressé de la voir

Bonjour,
Tout à fait, Villeroy et Boch pour le fabricant .

Bonjour,

magnifique aussi cette chope du Feste Goeben devenu célèbre comme "SS Sonderlager Feste Goeben", mais c'est une autre histoire.
En existerait-il au noms des Feste Kameke et Hindersin, de Woippy ?

C'est vrai que la piste des "objets de brasserie" est une possibilité, il y avait plusieurs grosses brasseries à Metz qui ont pu éditer ce genre d'objet. Il est fort probable que ces chopes n'aient plus été produites en seconde partie de guerre en raison des pénuries de matériaux du Reich ou de la réorientation de ceux-ci à des utilisations plus utiles à l'effort de guerre.

De tout cela, il faut constater que l'importante présence militaire allemande en pays messin a énormément profité au commerce et industries locales ou à l'agriculture et au maraîchage et à la vigne. Certains jardiniers de Metz Devant-les-Ponts cultivaient même des pommes de terre sous serre pour alimenter la garnison messine.

Merci de ce joli post.

Bien cordialement.
P. Lamy

Bonjour à tous,

à noter la présence de 3 abris à personnel ou munitions construits par les allemands dans le site de la citadelle de Bellecroix : 1 abri édifié en 1889 et 2 abris édifiés en 1890, ouvrage en parement en pierre de Jaumont et voutes renforcées par ajout d'une carapace bétonnée, signalés dans l'ouvrage "La colline de Bellecroix" de Bernard Housemand paru dans les années 1990.

Bien cordialement.
P. Lamy

bonjour

ma rentré modèle 1915

alexandre

Bonsoir,
Bien belle, félicitations .

Ne reste plus qu'à trouver les autres millésimes...s il existent.

bonjour, rien à voir avec la belle croix mais pour ne pas multiplier les posts, je mets ici cette photo et chope Burger Brau:







a+

Bonjour et merci à toi killer.
J'essaierai d'ouvrir un dossier à thème sur le sujet des chopes.

Pour en revenir à l'exemplaire de l'IW Belle-Croix, voici un petit comparatif entre les millésimes.








Bonne journée à tous et merci.
Bien cordialement.

Bonsoir

Photo du blockhaus



Alexandre

Bonsoir,
Merci pour le cliché, c'est très sympa !
Il faudra que j'y aille un de ces jours .

bonsoir,
il n'est plus inondé ?

si oui hâte d'y faire un tour alors

Bonjour,

Je rajoute deux photos d’une chope Belle-Croix sur ce post fort intéressant.
On remarquera la présence sur cet exemplaire d’un couvercle avec la Porte des Allemands (endroits connus des locaux).

A+
MARKSMAN

Bonsoir

Je les déjà vue elle est top

Voici la goeben


Alexandre

Porte des Allemands : conservée par les Allemands sous Wilhelm car étant d'origine allemande, construite en deux étapes au XIiie et XVe siècle, à l'origine par l'ordre allemand des chevaliers hospitaliers. C'était une des 17 portes du rempart Messin moyennageux
La Deutsche Tor a donné son nom entre 1940 et 1944 à une fabrique d'allumettes Messine, sous l'annexion nazie, certains connaissent...
Cordialement.
P. Lamy

Feste Goeben, fort français de Queuleu construit par les Français avant 1870, devenu Sonderlager SS en 1943..
Jolie chope...