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e-StorialDimanche 12 février 2012, 14h30, -4°C , sommet du Xon, une partie des intervenants et des participants venus entendre l'histoire de cette bataille presque anonyme qui mis tout de même plus de 2000 hommes hors de combat.
Le vent se levant,il fut décider de se transporter à contre-pente , au sein de l'ancien hameau de Norroy.
Mr Henri Théobald, conseiller municipal de Lesménils a pris en charge la protection et l'entretien du site du Xon. Il est à l'origine des panneaux thématiques implantés en ces lieux. Il nous fait part aussi des nombreuses incivilités auxquelles il se heurte, tel les dépôts sauvages de détritus par camions entier.
Pour nous mettre dans l'ambiance, Jacques Didier nous à donné un éphéméride de la situation militaire sur la région de août 14 à février 1915
Jean -Paul Reinsch et Nicolas Czubak ont enchaîné sur le déroulement des combats mais en imbriquant leur dialogue l'un dans l'autre… «le 13 avec les Français, le 13 avec les allemands… » et ce jusqu'au 18 .
Jacques Didier reprit la parole pour nous conter la mémoire de guerre du sous-lieutenant D'argent compagnon du capitaine Cochin, ses 15 reconnaissances sur le Xon - Les notes de campagne du capitaine Cochin - Les funérailles du capitaine Cochin et de huit autres soldats tombés au combat du Xon à Pont-à-Mousson le 21 février 1915.
La journée se clôtura par un hommage à Lucie Jacob, jeune fille du hameau de Norroy qui reçut la croix de guerre pour avoir franchit les lignes ennemies à 7 reprises afin de renseignement et ce, à la demande des Français …
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En complément, les combats du Xon, par le Général DUBAIL. (source Gallica)
COMBAT DU XON (13 au 18 février)
13 février
Sur le front du 2e Groupe de Divisions, l'ennemi a tenté une attaque sur le signal du Xon (3 kilomètres nord-est de Pont-à-Mousson). A 21 heures, on me dit que les Allemands ont pu pousser des éléments jusqu'au signal où tiennent encore certaines de nos fractions. On contre-attaque en ce moment, en partant de la lisière du bois Juré.
Ce signal do Xon a une certaine importance. Les Allemands pourraient, de là, prendre d'écharpe la droite de la 1" Armée. Il faut les en chasser à tout prix. Je donne des ordres dans ce sens et j'envoie un officier de liaison pour me renseigner exactement.
Cette journée ne nous est décidément pas favorable J'apprends encore qu'un dépôt de munitions contenant 1000 charges a sauté à Pont-à-Mousson, par suite du bombardement.
14 février
Les nouvelles ne sont guère meilleures au 2e Groupe de Divisions. La contre-attaque d'hier sur Xon a permis de réoccuper uno partie des tranchées du mamelon; mais, ce soir, les Allemands tiennent encore quelques tranchées dans la partie nord, malgré les efforts tentés aujourd'hui dans les conditions suivantes: un demi-bataillon a attaqué à l'ouest du mamelon et refoulé d'abord un bataillon ennemi débouchant de la
ferme Poncé; deux compagnies ont cherché à contourner la hauteur par l'est, mais ont été arrêtées par des feux de flanc venant de Norroy. On s'est aperçu, un peu tard, qu'il aurait fallu, en premier lieu, attaquer Norroy, et c'est ce qu'on a fait avec un nouveau bataillon débouchant à 15 h.30 de la forêt de Facq. Le résultat n'était pas connu à 18 heures. En tout cas, on devait, conformément à l'ordre que j'ai donné ce matin, reprendre à tout prix la hauteur du Xon.
A 21 heures, on me rend compte de l'insuccès de la dernière contre-attaque On doit recommencer demain. Mais je me rendrai moi-même au 3* Groupe do Divisions, car il est clair pour moi que les trois sections de la compagnie qui occupaient le Xon se sont laissé prendre par défaut de surveillance. Elles ont dû rester tapies dans leurs abris pendant le bombardement et n'ont pas vu quo les Allemands gravissaient les pentes sous celte protection. Elles ne devaient pas avoir de guetteurs.
15 février
Je me rends au 2e Groupe de Divisions, au Q.G. à Malzéville d'abord, puis à Atton et à la lisière du bois du Juré, avec les généraux Jopé et de Thuy. Je vois, de là, les positions occupées par nos troupes et je règle sur place une série de commandement et de tactique.
La brigade légère, le groupe cycliste et le groupe de batteries à cheval de la 2e Division de cavalerie sont amenées en renfort pour reprendre les attaques sur Norroy et le Xon
16 février
Le 2e Groupe de Divisions me rend compte de l'installation de l'artillerie de 75 à la lisière nord du bois du Juré, suivant mes instructions. On va, de là, préparer l'attaque sur Norroy en employant les obus à fusée sans retard, qui détruisent à coup sûr défenses accessoires et tranchées.
Je suis avisé, à i3 heures, que l'attaque a réussi et que nous sommes dans Norroy. Malheureusement, deux heures après, j'apprends que le 377* n'a pu résister à une contre-altaque des plus vives, précédée d'un feu violent d'artillerie et a évacué la plus grande partie du village. Nous tenons encore les tranchées enlre Norroy et le cimetière.
Les attaques sur les deux flancs du sommet de Xon n'ont pu dépasser les lignes de plus grande pente; elles sont arrêtées par le feu des tranchées hâtivement creusées par les Allemands.
17 février.
Dans la nuit, le général Joppé me fait savoir qu'en raison des pertes subies et de l'épuisement, il ne croit pas pouvoir reprendre aujourd'hui l'attaque sur Norroy et le Xon; il va relever les troupes engagées par un régiment d'infanterie et deux escadrons à pied, mais il laisse entendre que, d'après le général de Thuy, il faudrait un répit de deux jours.
Un arrêt dans les opérations permettrait à l'ennemi de s'organiser et nous créerait des difficultés nouvelles. On doit l'éviter. Je dis ou général de faire venir en autos les trois bataillons restant de sa réserve et de reprendre l'attaque le plus tôt possible, avec la plus grande vigueur. Je compte qu'il dirigera l'altaïque lui-même et communiquera à tous l'énergie nécessaire, avec la volonté de vaincre.
Je me décide à aller demain au 2e Groupe de Divisions, qui a dû recevoir, ce soir, ses quatre bataillons de la réserve générale. Il fera donc sa relève celte nuit et pourra reprendre demain l'attaque sur Norroy. Je verrai les dispositions prises et j'appellerai en même temps l'attention du général commandant le Groupe de Divisions sur le mélange excessif de ses unités.
18 février.
Je pars, à 6 heures, pour le 2e Groupe de Divisions. Je vois le général Joppé, auquel je renouvelle mes directives. Tout a été fait pour la reprise de l'attaque; mais elle ne se déclenchera qu'à 15 heures après préparation de l'artillerie. J'assiste à l'opération.
Je ferai quelques observations à l'artillerie dont le tir ne me paraît pas toujours très ordonné; celui de l'artillerie allemande l'est encore moins, d'ailleurs. Dès 16 heures, l'action s'apaise vers Norroy, qui est repris, pour se localiser sur le sommet et les pentes du Xon. A 18h., tout est fini, nous avons repris la totalité de la position.
De même, le signal de Xon et de Norroy feront, désormais, partie de la position avancée du bois de la Fourasse et seront solidement occupés. A cet effet, je prescris à la I" Armée de passer au 2e Groupo
de Divisions trois bataillons territoriaux de la place de Toul, pour permettre de consolider la situation.
Reste maintenant à lire les JMO et arriver à comprendre pourquoi ce piton avait tant d'importance pour les Français comme pour les Allemands au point de sacrifier tant de soldats…