3/ L'année 1917En 1917, le sturm-bat.5 donna des cours de formation pendant que ses unités combattaient à Verdun, sur la rive ouest de la Meuse, à la côte 304, au Mort-Homme et dans le bois de la Chaume.
Suite à ces combats, le Sturm-bat.5 fut autorisé à porter le nom de son chef. Par KM.V. du 7 fevrier 1917 il fut appelé ''Sturm-Bataillon n°5 Rohr''. C'est exceptionnel car cet honneur était reservé à des hautes personnalités ( Hindenburg, Von Mackensen et Ludendorff )
En avril 1917, le bataillon ceda 2 de ses compagnies d'assaut au Sturm-bataillon n°07 ( Badois) qui combattait au chemin des Dames.
4/ Les derniers engagements du Sturm-bataillon Rohr en 1918En 1918, le sturm-bataillon Rohr fut engagé dans presque tous les engagements.
Pour honorer ce bataillon, le Kronprinz lui accorda le droit dès le 18 fevrier 1918 de porter,au bras gauche, son propre monogramme ''W'' couronné sur un tissu feldgrau oval.
En mars 1918, le 21, eut lieu la grande offensive qui fut appelée ''Grosse Schlacht in Frankreich'' (la grande bataille de France) et qui dura jusqu'au 6 avril.
Le premier jour de l'offensive, le sturm-bataillon fut divisié en 2 demi-bataillons:
-le ½ bataillon ''Krafft'', hauptmann venant du PB7. Il combattit avec les régiments d'infanterie de la 34eme division. Attaqua à Urvillers, au sud de St Quentin.
-le ½ bataillon ''Hoffmann'', hauptmann venant du PB10 qui combattit avec la 50eme division au nord de St Quentin.
La batterie d'obusier était rattaché au demi bataillon Hoffmann, ainsi que des chars A7V.
Le 23 mars 1918, 3 jours après l'offensive, les 2 demi bataillons furent regrouppés sous le commandement du capitaine Rohr qui sera nommé Major le 18 avril 1918.
Le bataillon combattit avec la 9eme division d'infanterie les jours qui suivirent et se fit remarquer pour la prise de Montdidier avec le Grenadier Regiment n°9.
Le 6 avril, date de l'arret de l'offensive, le bataillon fut envoyé dans les combats sur le front de la XVIIIeme armée de Von Hutier.
Fin avril, il part au repos à Nesle, dans un ancien barraquement anglais.
Là, il reçut l'ordre d'aller à Maubeuge pour entrainer la Garde-Kavallerie-Schützen-Division ( division de cavalerie à pied de la garde ).
En juillet, le bataillon fut envoyé auprès de la 1ere armée, en Champagne, pour préparer la grande offensive de juillet : la ''Friedensturm'' qui devait demarrer le 15 juillet 1918.
Pour l'attaque, elle fut rattachée à la 3eme armée, avec la 1ere division d'infanterie et la division de cavalerie à pied de la garde…
Les 15 et 16 juillet, le bataillons subit des pertes extremement lourdes notamment pour la prise du village de Sainte-Marie-à-Py. L'offensive fut un echec et le bataillon fut engagé dans des combats de defense.
Après il fut retiré de Champagne et envoyé en Argonne soutenir les combats de la 3eme armée.
Fin juillet, il est au repos à Beuveille, dans la Meuse.
Il y entraine la 1ere division autrichienne qui devait être engagée à Verdun.
Après le bataillon fut mis à la disposition de la Veme armée et combattit en son sein.
Finalement vers la mi-octobre, il fut mis en reserve sur les positions arrières.
Fin octobre, le bataillon reçut l'ordre de se rendre à Spa en Allemagne pour une mission bien particulière: celle de proteger le Kaiser et la famille imperiale de la révolution naissante.
Le 10 novembre 1918 le Kaiser et sa famille quittèrent l'Allemagne pour la Hollande protégé par une compagnie de ce bataillon.
Le reste du bataillon partit pour Cologne. De là il fut réunit à Schwelm, près d'Eberfeld pour être dissous par le commandement militaire de Münster.
Les armes des sturmtruppenElles sont identiques à celles du reste de l'armée allemande à quelques exceptions près…
A/ les armes individuellesLe Mauser-Gewehr 98 est l'arme de l'armée allemande, de calibre 7,92mm, avec un chargeur à 5 coups, un poids de 4kg et une taille de 1,25m, ce qui en fait une arme peu pratique pour les troupes d'assaut. De fait les troupes d'assaut optent pour la carabine Mauser M1898AZ ou encore pour la carabine Mannlicher de 8mm au sturm-bataillon 17 composé d'allemands et d'autrichiens.
Le Mauser 1898AZ est moins long (1090mm) mais n'est pas legère et maniable dans les tranchées.
Il faut attendre 1918 pour que les usines sortent le maschinenpistole 18, MP18, qui est le premier pistolet mitrailleur de l'histoire. Mais il arrive trop tard, 30.000 exemplaires sont livrés après le printemps 1918.
En dehors de ça, les sturmtruppen ont aussi des pistolets automatiques Luger P08, calibre 9mm avec un chargeur de 8 coups et aussi des Luger P14 pourvus d'un canon long et d'une crosse qui les transforme en petite carabine avec au bout de la crosse un chargeur escargot de 32 coups.
Comme autre arme de poing on rencontre également le Mauser M1896 aussi equipé d'une crosse amovible et d'un chargeur de 10 coups.
Par ailleurs la grenade, arme de predilection des pionniers au debut de la guerre se '' democratise'' rapidement:
-la kugelhandgranaten (grenade à main spherique ) M1913
-la Kugelhandgranaten M1913 du 2eme type et le n.A.M1915 (neuer Art )
-les diskushandgranaten (grenade disque )
-les eierhangranaten (grenades œufs) M1916
Ces projectiles pesent environ 320g, ils peuvent être projetés jusqu'à 50m avec un retard de 5 secondes et un effet explosif limité.
Et bien sur il y a la stiehlhandgranate M1915 qui mesure 325mm de long et ont un dispositif de retard de 3 à 7 secondes selon les types. Parfois ces grenades à manche sont combinées pour réaliser une ''geballte ladung''( une charge concentrée ): 6 corps de grenades sontliés par un fil de fer autour d'une grenade à manche centrale qui sert de detonateur. Les productions sont enormes: à l'été 1917 environ 8 millions d'exemplaires sortent chaque mois des usines !
Concernant les armes blanches, hormis les baïonnettes, il y a dès 1915 le poignard-baïonnette Demag. Doté d'une poignée en forme de S, il peut se fixer sur le fusil Mauser-Gewehr 98 mais pas sur la carabine M1898AZ.
B/ Les armes collectivesElles ne différent pas beaucoup des autres troupes de l'armée impériale, ce qui change c'est la dotation plus appuyée pour les troupes d'assaut. Plus appuyée en MG08, MG08/15, Bergmann…
Autre nuance, les lance-flammes: les premiers appareils ont été developpés dès 1910 et adopté 2 ans plus tard par l'armée impériale. Trois modèles existent en 1914. Ce lance-flamme lourd (gross), prévu pour la défense des fortifications, est porté sur une charrette et mis en œuvre depuis des positions fixes. Il a une portée de 40m, il est donc peu pratique et trop lourd pour l'offensive. Il n'en va pas de même des autres modèles:
-le Kleif ( Kleine Flammenwerfer soit petit lance-flamme ). Il pèse 32kg, a une portée de 15m mais necessite 3 hommes: un porte le reservoir, un porte le tuyau souple de 3m et le dernier porte la lance qui mesure 1,20m.
-Le Kleif deuxième type qui a aussi besoin de 3 hommes puisque sa lance mesure 1,90 m
-Le modèle 1916 (M1916) qui pèse 31kg, a une portée de 18m et n'a besoin que de 2 hommes
-Le Wex ( Wechsel-Apparat Flammenwerfer ) arrivé en 1917. Il pèse 25 kg, a une portée de 30m et n'a besoin que de 2 hommes. Ce dernier remplace progressivement les autres modèles.
Question uniforme, le reglement demande que les porteurs de lance-flamme portent des bottes et non des bandes molletières.
Autres armes: les mortiers de tranchées
Servis par les pionniers avant 1914, les minenwerfer deviennent des matériels essentiels dans la guerre de positions. Les armes se divisent en trois classes:
-legeres de 76mm (en fait de 75,8mm)- leichte minenwerfer- projetant une bombe de 4,7kg à 1km
-moyennes de 170mm
-lourdes au-dessus
Par ailleurs les faiblesses du fusil lance-grenades entrainent le developpement en 1916 d'un grenatenwerfer (lance grenades ) pesant 40kg. Ce dernier peut envoyer des grenades ovoides entre 50 et 350m.
Enfin il y a aussi les canons d'infanterie, déclinés en 5 modeles qu'ont apparemment utilisés les sturmtruppen:
-petits canons de 37mm (sturmbegleitkanone soit canon d'accompagnement de l'assaut)
-les 7,2cm Infanteriekanone L/16,5
-l'infanterie geschutz L/27
-obusier skoda autrichien de 75mm
-le 10,5 gebirgshaubitz L/12, obusier de montagne demontable fabriqué en 38 exemplaires par Krupp
C/ Il fut étudié l'idée de donner des boucliers blindés portatifs:-un premier fut donner à 3000 exemplaires: le ''sturmschild''( le bouclier d'assaut) .
Ce bouclier mesurait 1,40m de haut x 0,46 cm de large et pesait 28 kg. L'epaisseur de l'acier était de 5,5mm.
Il était porté à l'aide d'une courroie et était percé à hauteur des yeux d'une fente pour la vue et plus bas d'une meurtrière fermée par un volet mobile.
-le ''infanterieschield'' ( bouclier d'infanterie) qui est nettement plus petit et moins lourd que le précédent. C'était une plaque rectangulaire fermée par un volet mobile.. Il avait aussi une bequille pour pour l'utilisation au sol ( tireur couché) et une bretelle de transport.
Il mesure 0,60cm sur 0,45m . L'epaisseur de l'acier était identique au précédent modele.
Il fut fabriqué à 276.000 exemplaires par les usines Krupp mais servi surtout comme bouclier fixe de tranchée.
-Le ''Kopfschützer'' ( protection de la tête), fut fabriqué pour se mettre au-dessus du infanterieschield. Il fut fabriqué à 9.350 exemplaires. Il a la forme d'un bicorne percé de 2 trous pour la vision.
Le haut commandement imagina finalement donner cet equipement aux unités de pionniers. Il n'y a pas d'archive sur les combats avec ces cuirasses mais apparemment elles furent utilisées dans les Vosges (armée Gaede) et à souchez en Champagne.
L'uniforme des troupes d'assautIl est semblable à celui des autres soldats de l'armée impériale à quelques différences:
-bandes molletières et brodequins (mais ceci sera aussi répandu chez les autres landser )
-culottes de montagne renforcées aux genoux
-sacs à grenades portées sous chaque bras
-les insignes sont les mêmes que dans les autres unités, ils se limitent aux pattes d'epaules avec le numéro du bataillon, la couleur ou un symbole précisant la specialité de l'arme. Les lettres MW, sur les pattes d'epaule, designent les servants d'un minenwerfer ( en rouge sur fond noir), ou encore un chiffre rouge sur patte d'epaule noire à liseret rouge.
Mais en situation de combat les pattes d'epaule etaient souvent retirées.
Autre spécificité le sturm-bataillon Rohr, comme nous l'avons vu plus haut, est autorisé à porter en bas de la manche un W couronné sur fond feldgrau en hommage à Guillaume II et les unités de lance-flamme portent une tête de mort en bas de la manche gauche depuis juillet 1916.
-la carabine en bandoulière
-un outil: pelle, pelle de parc, pioche
-un ceinturon avec baionnette et brotbeutel ( sac à pain ) avec un ou deux bidons
-les cartouchières sont souvent enlevées au combat car genantes pour la progression
-un masque à gaz
Bien amicalement,
IR76 de Hambourg